Mon processus d'écriture
- Cynthia Carbonneau
- 19 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 mai
À chaque roman que j'écris, je suis surprise à quel point mon processus change d'une histoire à l'autre. Autant, dans Le Royaume de l'Hiver, j'utilisais l'écriture intuitive et des objectifs élevés, autant dans ma science-fiction, j'ai tout planifié (ou presque!) dans les moindres détails jusqu'à la fin. Cette fois, pourtant, en pleine rédaction de ma deuxième série de fantasy, ma méthode est tout autre et je dois dire que je l'ADORE!
J'ai beaucoup brainstormé cette nouvelle fantasy, sans toutefois avoir toutes les cartes en main. Je trouve difficile de connaître tous les détails d'une duologie en amont. Toutefois, vu mon niveau de motivation élevé, je ne voulais pas que cela me freine dans mon élan, alors j'ai tout simplement commencé à écrire en m'autorisant à laisser des trous dans mon histoire que je viendrais combler plus tard. Mon objectif? Arriver à la scène finale, qui est claire dans ma tête depuis longtemps, et ce peu importent le nombre de pièces manquantes à mon casse-tête.
J'appelle affectueusement ce premier jet, le jet-squelette. Majoritairement, il ne comprend que les scènes pivot de l'histoire, le but étant d'arriver à la fin le plus rapidement possible. Quand j'aurais terminé ce premier jet, je verrai où je dois peaufiner, allonger, détailler, ajouter des chapitres : c'est, dans ma tête, le jet-crémage. Mon estimé est que le jet-squelette se terminera entre 50 000 et 60 000 mots. Après être repassée dessus, j'estime le premier tome entre 90 000 et 100 000 mots.
Pourquoi est-ce que j'aime particulièrement cette technique?

Par le passé, j'ai participé à de nombreux événements littéraires qui m'ont poussée à écrire beaucoup de mots en peu de temps. Bien que je ne regrette en aucun cas d'y avoir participé (ça m'a permis après tout de terminer ma première série en un temps record), je constate que beaucoup de ces mots étaient ''forcés'', que je ne m'autorisais à me lever de ma chaise que lorsque j'atteignais un certain objectif. Certaines scènes ou paragraphes n'ont donc peut-être pas eu lieu d'être, ce qui m'a grandement compliqué la vie lors de la correction. Cette fois, néanmoins, je regarde peu ou pas le nombre de mots. Si j'écris 200 mots, c'est OK. Si j'écris 3500 mots, c'est OK aussi. Mon seul but est de me rendre à la fin avec les scènes que je veux, sans rien forcer. Dans le jet-crémage, ce sera donc de venir m'assurer que tout est connecté et cohérent, et que j'ai assez détaillé mon univers. C'est partir des bases, puis venir les asseoir solidement.
Je pense que la prémisse de cette technique vient du fait qu'une partie de moi a besoin de se prouver que je suis encore capable de terminer un roman. Après tout, mon dernier roman achevé remonte à avant mon accouchement en mars 2023. D'où le pourquoi je suis plongée corps et âme dans mon manuscrit depuis des semaines. Je suis une underwriter. Dans le jargon, cela signifie que je n'écris pas assez de mots pour décrire ce que je vois dans ma tête. J'ai longtemps pensé que c'était mon défaut, mon dieu que j'aimerais être une overwriter! Aujourd'hui, je constate toutefois qu'être une underwriter est une force, puisque cela me permet d'arriver au point Z rapidement. Suffit simplement que je repasse pour connecter toutes les lettres ensemble par la suite!
P.S.: J'ai écrit 6492 mots (what?), hier, ce qui met mon manuscrit à 41 918 mots!
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